R.J. d’Argence

Texte édité in La Provence, 2004.
R.J. d’Argence

Texte édité in La Provence, 2004.
R.J. d’Argence

D’entrée un oiseau, qui pourrait être de nuit, …

… nous prend sous ses ailes pour nous conduire au milieu d’une galerie de visages en copeaux, mi-réalistes, mi-symboliques, échappés du flou que la nuit laisse planer sur les rêves à l’heure du réveil quand le souvenir s’y faufile. 

Jaap Gardenier a-t-il tenté à travers sa vision onirique de nous montrer nos imperfections ?

L’âme est ainsi mise en image. L’artiste est-il  rattrapé par son inconscient ?

« Je me souviens quasiment de tous mes rêves mais je n’y ai pas vu les têtes que vous voyez ici. »

Acrylique sur papier, les couleurs se heurtent comme nous nous heurtons à nous-mêmes. La construction est elle la conséquence de nos imperfections ? Quoi qu’il en soit, elle est paysagère. Les visages sont construits comme des paysages. Sombre paysages humains quasi réalistes et qui ne manquent pas d’humour quand tout à coup face aux couleurs soutenues, de toutes intensités, le rose apparaît pour appuyer ce sens du drame que les clowns savent donner à la vie tandis que l’angoisse semble conduire peu à peu le peintre vers l’abstrait pour s’en échapper.

La boucle est bouclée. Dans ce pays des avens, chaque toile donne l’envie de descendre en son intérieur pour se mesurer aux regards qui nous observent jusqu’à l’absence redevenue sommeil.