« …. Les œuvres de la série New York City, expriment le fourmillement et la trépidation du quartier noir de Harlem. Il y a la recherche, consciente ou non, d’une transposition musicale par le rapport des tonalités et le rythme de la composition. De grands aplats de couleurs sombres, sourdes, conversent avec des couleurs éclatantes parfois même stridentes. Les contrastes s’opposent à la déclinaison des tons dominants, permettent à la forme ou au thème d’émerger et répondent à la sensation de s’approcher au plus près du réel. Un trait, une tache lumineuse au milieu d’un pan donnent à la fois son centre et son sens à la toile. Certaines zones volontairement surchargées laissent deviner dans leur épaisseur la première couche, révélant ainsi la transparence et la richesse de la matière.
Le mouvement, la violence, se manifestent à chaque instant : de larges coups de pinceau brefs et rapides suggèrent la présence de corps humains.
Un jeu de perpétuelles contradictions, équilibre/perturbation, épaisseur/transparence, retenue/liberté, permet à Jaap Gardenier d’établir une synthèse entre le figuratif et le non figuratif, avec pour seule préoccupation d’être en accord avec lui-même et de trouver dans la respiration de sa peinture l’écho de celle de l’homme. »
Bernadette Clot-Goudard
In Jaap Gardenier, New York City, Médiathèque Miramas /Fos, 1997