Les Halles – Peintures

L’abattage des animaux

Dès le 17e siècle, des animaux abattus constituèrent le sujet de certains tableaux et au 19e siècle, on représenta même des quartiers de viande de manière autonome, voir des membres ou des organes.

Le bétail abattu, découpé, vidé, faisait alors partie intégrante de la vie familiale.

Puis, la législation moderne a canalisé la mise à mort du bétail vers des installations spécialisées, artisanales dans un premier temps et de nos jours, automatisées.

Une sorte de tabou a toujours entouré l’abattage des animaux. Autrefois, il appartenait au rythme de la vie quotidienne. A présent il est presque toujours ignoré des consommateurs. La plupart d’entre eux répugneraient à voir tuer, saigner et découper les animaux dont ils se nourrissent quotidiennement.

Série Les Halles

A la fin des années 60, Jaap Gardenier séjourna à Paris pour y travailler. Le soir, il visitait les Halles et le pavillon Baltard où les camions remplis de carcasses arrivaient. Ils étaient déchargés par les bouchers complètement habillés de blanc, des pieds à la tête.

« C’étaient comme des sortes de prêtres d’une religion païenne. Ce spectacle était fascinant de couleurs, d’expressions, d’émotions, presque secret. C’était très curieux. »

Cela lui inspira un nombre important de dessins et une série de grandes toiles.

Série Abattoir

Un peu plus tard, au début des années 80, il reprend ce thème et se rend à l’abattoir de Grosage dans le Borinage en Belgique, où bœufs, porcs et moutons étaient abattus et découpés naturellement, à l’ancienne.

Le dialogue entre l’homme et son monde mécanique le bouleverse profondément. C’est l’émotion poignante ressentie devant ce drame qu’il cherche à exprimer. Sans la moindre violence, la brutalité de l’acte de mise à mort disparaît de ses compositions et les cadavres des animaux apparaissent au spectateur comme d’immenses organismes révélant la splendeur colorée de leurs tripes.

Les Halles

< Texte à modifier ICI à propos des peintures >

Avec la série des Halles de Paris, Jaap Gardenier a atteint la maturité de la création.

En 1967, il suit au cours de plusieurs séjours le travail des bouchers aux Halles de Paris, peu de temps avant leur démolition.
Il s’immerge dans leur quotidien, observe leur dur travail, la manutention des carcasses. Il s’imprègne des couleurs, des formes, de la lumière électrique. Il prend des photos, croque des esquisses sur son carnet, dessine sur le vif à l’encre rehaussée d’aquarelle.
Puis, de retour à l’atelier, il recompose les scènes vues aux Halles dans de grands tableaux semblables à des fresques : les carcasses sont verticales, posées sur l’épaule des hommes ou suspendues par une patte, dans un corps à corps brutal. Les toiles baignées de tons jaunes et orangés, témoins de l’éclairage artificiel, transforment l’espace : pas de profondeur, pas de perspective à l’italienne.

Dans cette série, l’homme est omniprésent, silhouettes massives en tablier blanc ou bleu, toujours au travail. Les bêtes se devinent, mais la focale est plus large : c’est le violent ballet du «ventre de Paris» qui est ici dépeint.

La série des Halles de Paris permet au peintre d’accéder à la reconnaissance. Des toiles sont exposées dans plusieurs galeries, et la grande huile intitulée Les Halles de Paris la nuit  illustre la notice consacrée à Jaap Gardenier dans le Dictionnaire universel de la peinture / Le Robert paru en 1975.

Autres support

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